05/02/2012
Shame
Au sortir d'une haletante levrette, blottis l'un contre l'autre, elle m'avait parlé de ce film que je ne connaissais point.
J'avais vu des vidéos d'artiste de Steve Mac Queen mais ignorais sa sortie.
Elle m'avait dit qu'elle n'avait pas aimé le personnage et que son libertinage était différent.
Je viens de voir ce film dans une salle d'art et d'essai au milieu du désert culturel où je me trouve.
Et là, je me tais, trop de scènes comme des réminiscences de mémoire pour ne pas me poser de questions.
Mon manque d'elle comme réponse à l'une de celles ci.
l'excellente critique du Monde
20:39 Publié dans ART CONTEMPORAIN, DIVAGATION, ELLE | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Le genre de film qui résonne différemment en chacun d'entre nous ici ... femmes ou hommes, prédateurs/-trices ou chassé(es) ... chacun à notre tour ... Si nous, nous ne nous interrogeons pas sur ce film alors qui le fera ... Bien sûr qu'il nous concerne ... Peut-être pas tous... et encore, si, je suis bien certaine qu'il nous concerne tous à un moment ou un autre de notre existence ...
La quête, l'objet de la quête ... le fait que l'on puisse parfois confondre les deux, pour que ce soit plus simple à vivre, que ça ne nous renvoie pas au questionnement fondamental sur nous-mêmes, sur nos vies ...
La honte, et le mépris ... celui que l'on suscite, celui que l'on éprouve parfois ...
Cette scène dans le local à poubelles ... comme elle est loin des ambiances feutrées et chatoyantes que nous savons créer et comme, sans doute, aussi, elle est pourtant proche dans l'esprit de ce que nous faisons défiler dans nos vies ...
Sans compter Fassbender qui est assez belle gueule et en même temps John Doe pour pouvoir incarner en le désincarnant tout libertin qui croise notre route.
On n'en sort pas indemne.
Ou alors on se ment.
Écrit par : N | 05/02/2012
j'en ai entendu du bien, de ce film. mais je ne l'ai pas vu, ce qui évidemment coupe court au débat. l'aspect monomanique du personnage a été commenté devant moi par un viril trio qui trouvait bien perçu l'homme piégé dans l'obligation de jouir. métaphore d'un conformisme social ou réelle addiction ? la question reste sans réponse.
mon commentaire perso sera donc assez général n'ayant pas encore vu le film : la honte sauve du cynisme, mais comme l'alcool, avec modération et plaisir.
et à mon sens, le libertinage est différent d'une consommation de jouissance par besoin, puisqu'il vise à une liberté de moeurs, pas à s'assimiler à un comportement addictif/déviant.
pour tenter une métaphore bas de gamme (quoique), c'est la différence entre un amateur de vins fins et un alcoolo.
sauf que là, il s'agit de sexe, de désir et de jouissance, sinon de sentiments amoureux. le libertin n'est jamais totalement libre, puisqu'animé de désirs contradictoires, ne sachant ce qu'il veut vraiment puisqu'il voudrait tout et tous (ou toutes) comme le personnage du film et en même temps l'unique. mais il doit s'accepter aussi comme désirable, aimable. comme le dit M. la quête ou/ou l'objet de la quête ?
la honte, c'est l'indicateur nécessaire de la transgression. elle cristalise aussi certaines émotions.
cela dit, je ne crois pas que cela soit ce à quoi se réfère le sujet du film.
Écrit par : Brigit | 05/02/2012
M
oui il y a d'abord la beauté des images, le vide de la vie de ce privilégié, son regard de prédateur, la vacuité d'une société où l'on bosse pour faire du fric, où l'on boit et baise mais où l'on fait croire que le père infidèle a des limites morales.
le vide de la vie de Brandon et son autisme sont les faits les plus marquants.
il y a des moments que j'ai vécus mais à sa différence ma quête n'est pas vide, elle est pleine de beaux souvenirs , de réponses au répondeur alors que lui ne répond pas.
le danger de cette vie , le basculement dans l'obscur serait de devenir Brandon , un être vide plein de ses seules pulsions et non d'un désir qui vous aide à vous dépasser et vous construire une vie artistique où le corps et l'esprit s'expriment pour se réaliser
brigit
il m'arrive d'être tiraillé par un regard réprobateur sur moi même, reste d'éducation bourgeoise conformiste que je bafoue mais qui parfois se rappelle à moi comme un jiminy cricket.
j'y pense et puis j'oublie et je cours vers mes ailleurs toujours heureux de ses instants volés à une vie qui serait désespérante si l'on n'était pas un peu hédoniste.
Écrit par : waid | 06/02/2012
j'ai apprécié ce film.
d'abord c'est beau à voir.
ça m'a interrogé,
est ce que tout ce qu'il fait est associé à "déviance"? est ce qu'on montre plutôt une chute, un vide toujours plus grand?
l'intention m'échappe un peu..
j'en retire quelque chose qui touche toutes les addictions: la solitude, l'impossibilité de s'arrêter même quand on le veut, et puis peu de gain (on ne peut pas dire qu'il respire la joie...même plutot de moins en moins).
en ce qui concerne la comparaison alcoolo/ amateur de vin,
il ne faut pas croire que les alcooliques sont tous accro au ballon piquette. il y a aussi les alcooliques qui aiment prendre du champagne de très bonne qualité et ne carbureront qu'à cela.
c'est pareil pour les libertins.. ceux qui "consomment" avec emballage ou pas, consomment.
Écrit par : L'Onirique | 09/02/2012
l'onirique
oui il faut donc consommer sans en être dépendant c'est là le secret
Écrit par : waid | 12/02/2012
Vous connaissez son oeuvre de plasticien? intéressant aussi...
Écrit par : Carlita | 06/04/2012
carlotta
je suis très touché de votre visite.
je l'avais vu il y a quelques années chez mariam goodmann à Paris.
je trouve que son parcours est d'une parfaite logique, en effet les videastes sont toujours un peu incomplets de ne pas faire de longs métrages, des parcours comme mac queen ou Barney qui versent dans de longues vidéos sont une sorte d'aboutissement.
je parts demain aller voir la biennale du whitney museum je vous dirai ce qui m'a marqué
à new york je vous conseille aussi un galeriste qui monte et qui commence à avoir une certaine audience MIGUEL ABREU GALLERY.
Écrit par : waid | 06/04/2012
Vu il y a peu de temps. Hélas pas au ciné. J'ai tout aimé, y compris la "soeur", la vraie. Celle à l'alliance dans le métro. Celle qui aurait pu avoir sa vie à lui.
Tout aimé sauf la fin.
Écrit par : kurland | 08/12/2012
Les commentaires sont fermés.