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01/02/2012

Photographe hors normes

 

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photo de l'expo
 

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photo de l'expo
 
 
L'exposition d'Ami Barak à la galerie Michel Rein rue de Turenne à paris m'a fait découvrir un artiste hors norme comme je les aime, il s'agit de leigh Ledare ancien assistant de Larry clark qui vit à New york.
 
pour mieux appréhender son travail plutôt que de faire une mauvaise synthése de ce que j'ai entendu ou lu je vous reproduit l'article de Nathalie Belayche pour Photographie.com 




La première exposition en France de l’artiste américain Leigh Ledare,  présentée parmi  « ça me touche, les invités de Nan Goldin » au Parc des Ateliers , est troublante, émouvante, violente, choquante et belle à la fois. Un avertissement de rigueur placé à l’entrée prévient le public que «  des photographies de cette salle peuvent choquer la morale de certains visiteurs ». Pour son contenu sexuellement explicite et les questions dérangeantes qu’elle soulève, en s’attaquant au sacro-saint tabou de la représentation sexualisée de la mère, cette exposition ne laissera personne indifférent et a allègrement pimenté la controverse  lors de la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles 2009. 
     
 
 
Leigh Ledare 
 

Leigh Ledare, né en 1976, livre un témoignage d’une honnêté troublante sur l’exploration psychologique et photographique de sa relation unique et néanmoins subversive avec sa mère.  Elle se dévoile devant l’objectif d’une manière qui transgresse férocement la barrière attendue entre une mère et son fils, faisant voler en éclats les derniers remparts d’une  structure  familiale traditionnelle pour en faire émerger une relation atypique et hors norme.

Leigh Ledare  a vingt-deux ans lorsqu’il retourne voir sa mère qu’il n’avait  pas revu  depuis 18 mois. Elle lui ouvre la porte et se tient nue dans l’embrasure. En pénétrant  dans la maison il découvre son jeune amant allongé sur le lit.« J’interprétai cela comme une manière pour ma mère de m’annoncer où elle en était dans sa vie et pour me signifier: "accepte-moi telle que je suis ou adieu bye-bye". "J’ai alors commencé à prendre des photographies en réaction au fait d’avoir assisté à cette situation ». 
     
 
 
© Leigh Ledare  
 

Une collaboration rare et intime se poursuit  pendant presque dix ans entre le fils, Leigh Ledare, initié à la photographie par le photographe et réalisateur Larry Clark dont il a été l’assistant, et Tina Peterson, sa mère et ici modèle,  ancienne danseuse de ballet devenue danseuse exotique dans une boite de strip-tease, femme rebelle et inspiratrice de ce projet. « Je ne me sens pas  comme une victime manipulée  par ma mère , ce n’est pas une façon de concevoir notre relation de façon  productive »  précise-t-il.  « A travers sa sexualité, ma mère lance un défi, une façon de dire je ne suis pas dans la norme…d’une certaine manière, elle m’a poussé à faire ce travail  ». 
     
 
 
 

Directement inspirée de ce projet autobiographique, l’installation présentée aux Parc des Ateliers  a tout d’abord donné naissance à un livre, Pretend You’re Actually Alive , publié l’an dernier par Andrew Roth à New York. Il s’agit d’un assemblage  composé de photographies, de pages de journal dactylographiées, de notes et lettres manuscrites, de photos d’archives, d’une vidéo.  On y voit beaucoup Tina Peterson , dans le rôle d’une jeune danseuse de ballet professionnelle, en actrice porno, en femme glamour d’un certain âge, provocante , portant une tiare,  prise en flagrant délit avec un de ses jeunes amants, Tina nue au milieu de sa collection de chaussures vintage, mais aussi Tina victime d’un accident de voiture , le corps fragilisé et le visage sans fards.  On y lit ses désirs d’être « un écrivain comme Marguerite Duras ou Anaïs Nin , une actrice comme Jeanne Moreau  pas Valerie Vixen, une danseuse de tango avec un partenaire qui ne meurt pas »…On y découvre un collage fait de ses petites annonces publiées dans la presse  locale  où elle se présente comme une danseuse exotique, une danseuse élégante  ou simplement une rousse pétillante à la recherche  d’ un homme « sachant prendre soin des roses » . 
     
 
 
Exposition de Leigh Ledare. Les Ateliers SNCF, Arles 2009 
 
Leigh Ledare sur son lieu d’exposition, Arles 2009 

On y voit aussi une photographie signée Larry Clark, où Leigh Ledare âgé d’une vingtaine d’années tient  un revolver, une autre de sa grand-mère agonisante, également une planche contact contenant les 36 poses d’une pellicule, et en guise de conclusion (et seule concession à toute interprétation hâtive), une série de photomatons où Leigh Ledare et sa mère semblent s’amuser comme deux adolescents qui s’embrassent  fougueusement à la fin.

A la fois par  le style autobiographique et la substance , le travail de Leigh Ledare évoque inévitablement des comparaisons avec celui de Larry Clark, tant la filiation semble évidente avec l’auteur de  Teenage Lust et de Kids. On pense bien sur aussi  à  Nan Goldin qui l’a choisi comme les treize  autres photographes qu’elle présente « parce qu’ils sont prêts à explorer l’inconnu, à prendre des risques et à l’assumer » .

Leigh Ledare va loin, cependant il faut aller au-delà du sensationel  et vite dépasser l’interpretation oedipienne pour réaliser à quel point la photographie est ici pour Ledare un formidable alibi , un instrument salvateur qui lui sert à mettre de la distance  et à démêler la complexité d’une relation mère-fils…même si personne n’en sort vraiment indemne.

Nathalie Belayche pour Photographie.com 
 

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photo de l'expo

Commentaires

c'est en effet hors normes, et ça a le mérite de susciter l'intérêt... merci pour ce partage!

Écrit par : photaphil | 02/02/2012

Arf.. On arrive là à un point où la notion d'art me dérange... Ta conclusion me plaît bien, même en tentant d'aller au-delà de l'oedipien, j'ai dû mal à intégrer le fait que son oeuvre photographique puisse être ce formidable alibi , cet instrument salvateur qui lui sert à mettre de la distance et à démêler la complexité d’une relation mère-fils. Assurément, je suis persuadée que personne n'en sort indemne, ça me chiffonne et me dérange profondément...

Écrit par : Fifi-bulle | 02/02/2012

photaphil

il a exposé au garage à moscou le grand lieu d'art contemporain et fera une expo au wiels le beaubourg belge

Fifi bulle

je ne suis pas l'auteur du texte, mais j'en partage l'avis.

L'art n'a pas à être beau au plaisant, l'art est une expression humaine qui appèle à la culture, l'intélligence, la sensibilité.

ici tel est le cas et c'est justement par ce que cela dérange mais qu'au delà du choc qu'il y a des niveaux d'analyse et des références à l'art ( nan goldin, larry clark ) que c'est de l'art.

un art de notre temps et c'est cela que je cherche l'art de notre temps celui qui témoigne de ce que nous sommes actuellement

Écrit par : waid | 03/02/2012

photaphil

tu trouves pas qu'il y a un air de ressemblance avec un de tes modeles que je connais aussi ?

Écrit par : waid | 03/02/2012

la première oui, mais celle que nous connaissons est mieux :)

Écrit par : photaphil | 03/02/2012

photaphil

exact ...

Écrit par : waid | 04/02/2012

Vraiment une belle expo, ça donne envie d'en voir plus.

Écrit par : Emeline | 04/02/2012

emeline

une des rares lectrice à l'avoir vue alors ...

Écrit par : waid | 04/02/2012

Ce que vous en montrez est beau et très dérangeant.

j'aime ce qui me dérange parce que cela m'interroge.
pas assez cultivée pour savoir tout à fait ce qu'il montre, en saisir les intentions.
suffisamment sensible pour écouter ce que ça remue chez moi.

Écrit par : L'Onirique | 05/02/2012

L'artiste américain Leigh Ledare est connu dans son pays. Malheureusement pas assez chez nous. Mais cela ne va tarder avec le tapage vu dans les revues spécialisées. Quoique de mieux racoleur que la sexualité de la mère. Mais bravo à l’artiste d'avoir osé, là ou d'autres ont baissé les bras.

Écrit par : Un photographe Montpellier | 13/03/2012

un photographe

pour avoir lu son livre qui donne à lire ses photos et ses textes, le propos n'est pas de racoler, l'artiste est un homme trés cultivé sa démarche est plus subtile.

c'est une sorte de double processus

d'abord pour lui de faire un sujet dans la veine de larry clark c'est à dire sur la marge et un peu provocateur

pour elle d'exister encore ou plutôt d'avoir à nouveau une scène où elle expose son corps ( c'était une danseuse de ballet , puis de girl show, au fur et à mesure que son corps vieilli elle s'enfonce dans le scabreux comme utile show qu'elle peut encore donner avec ce qui lui reste d'attrait disparaissant)

enfin une façon pour lui de mettre de la distance entre le comportement sexuel de sa mère qui le choque et sa relation avec elle .

il le dit bien , "un jour elle m'ouvre la porte il y avait son amant de mon age dans son lit, j'ai utilisé l'appareil photo pour me donner une contenance."

Écrit par : waid | 13/03/2012

l'onirique

je découvre ton com je l'avais pas vu

désolé

Écrit par : waid | 13/03/2012

Les commentaires sont fermés.