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07/01/2013

Le baiser

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Mon pas se presse sur l'avenue Montaigne, sur un site dont j'ai oublié le nom, nous avions discuté, enfin le thème du site étant que l'homme est un objet offert à la convoitise féminine , j'avais été sélectionné par elle.

Miracle de non marketing car je n'avais pas mis de photo, elle non plus, rendez vous à l'aveugle en quelque sorte.

La mi quarantaine, une envie de rompre ses vœux maritaux de fidélité.

Je ne suis, pour ma part pas charmé, et m’assois avec l’envie de voir comment elle se comporte en vrai.

Si lors de nos échanges elle avait été sure d’elle et impressionnée du nombre de ses possibles, elle se montre moins hautaine en réalité et semble t il agréablement surprise par le bibelot qu’elle a sélectionné.

La partie lui semble acquise et ses yeux brillent du pouvoir donné par ce site.

Mais la vie est ainsi faite que même les bibelots aiment décider de leur sort.

Décontenancée par notre conversation et mon retrait narquois, au bout d’une demie heure, elle se lève, me dit que son train de banlieue ne peut attendre et m’offre de l’accompagner jusqu’à la station Arc de Triomphe.

Nous remontons les Champs Elysées la conversation devient banal et sans joute de séduction, elle a déposé les armes, le bibelot s’est rebiffé, il n’a pas joué les séducteurs, je la sens désappointée, c’est le jeu … J’ai parfois été celui là je sais ce qu’elle ressent, ce doute de soit même.

Sur l’ilot au milieu de la chaussée nous attendons le feu rouge pour atteindre le métro, il fait nuit, la perspective de l’avenue, l’obélisque en fond, et ces lumières de Paris.

Le feu passe au vert, tout d’un coups ses mains enserrent mon visage, et sa bouche se colle à la mienne, une langue me pénètre et je me laisse embrasser, je vois le rouge des feux des voitures qui défilent, et cette langue goulue qui me fourrage.

Ses mains me lâchent, sa bouche se détache, d’un bon elle traverse la chaussée et s’engouffre dans le métro sans mot dire, sans se retourner, me laissant avec le goût d’elle et les couleurs des lumières de Paris.

Je n’ai jamais eu de nouvelles d’elle, mais son baiser fut le plus fort qu’il m’ait été de me rappeler.

23:26 Publié dans ELLE | Lien permanent | Commentaires (9)

Commentaires

Ce récit me fait songer à une sorte de fable moderne par laquelle, en dépit d'une règle du jeu connue par avance, vient un moment où les rôles s'inversent lorsque les protagonistes sont confrontés au principe de réalité ! Illustration du télescopage qu'il peut y avoir entre tous les possibles de l'univers virtuel et les dimensions plus étriquées et plus concrètes de la vraie vie..
Comme en toute choses il faut "expérimenter" afin , le cas échéant, de remettre nos pendules internes à l'heure !
Rien n'est jamais écrit, l'évidence pas toujours au rendez-vous et le feeling parfois battu en brèche mais comment savoir " avant " ?
Il n'empêche que j'aime assez ce baiser volé même s'il ressemble à s'y méprendre à un trophée de guerre !
Je suis certaine qu'il t'aurait semblé bien plus fade s'il avait été attendu , non ?

Baisers à toi ( sans accusé de réception lol !)

Elise

Écrit par : Elise et Marc | 10/01/2013

ah ! enfin tu as décidé de te compromettre avec la grammaire et l'orthographe... ouf !
ou te réconcilier...

les bibelots ont-ils une ame ? that is the queston...

(note pour l'avenir : pas de rdv avenue montaigne, quoique...)

Écrit par : Brigit | 11/01/2013

A force de tout vouloir, nous perdrons tout, les portes de referment devant nos nez, les portières ne s'ouvrent que par notre volonté, nous nous dépouillons de nos manteaux en toute solitude, nous devons nous offrir nos chaises... Je ne suis pas rétrograde mais qu'il était bon le temps où la galanterie faisait partie de la vie et où un homme galant n'était pas une espèce non pas en voie de disparition mais disparue...

Écrit par : lorencie | 11/01/2013

elise

j'adore vos commentaires , ils sont si plein d'intelligence

je ne sais ce que voulais dire ce baiser , pulsion , trophée , ou pour ne pas avoir de regret , mais il m'a marqué et pour cela je l'en remercie

j'accuse reception quand même

Brigit

j'y ai connu une secretaire que tu connais avenue montaigne ;)

lorencie

tout fou le camps ....

rires

c'est ce que disait les sumériens sur leurs tablettes d'argile il y a 5000 ans ...

Écrit par : waid | 14/01/2013

Oui tout fou le camps, sauf... les clichés.

Bonne journée

Écrit par : sally | 15/01/2013

"La partie lui semble acquise et ses yeux brillent du pouvoir donné par ce site."
Rien n'est jamais acquis, malheureusement l'imagerie décalée prônée sur ce site entretient l'illusion de pouvoir dominer la situation, d'où ce baiser arraché peut-être.

"Mais la vie est ainsi faite que même les bibelots aiment décider de leur sort."
Les adeptes de la mise au panier devraient toutes méditer cette superbe périphrase du râteau.

Écrit par : Marie Fluctuat | 16/07/2013

marie

je ne suis pas jardinier pourtant le rateau n'est pas un outil habituel

Écrit par : waid | 17/07/2013

J'adore ce baiser où les mains de l'autre nous prennent le visage...
Très joli récit de baiser. J'aime beaucoup.
Comme une réponse à mon article du 16/8 sur les baisers.
et bien sûr, j'adore cette photo.

Écrit par : Aurélie'S LAND | 11/09/2013

aurélies land

il y a beaucoup d'articles qui semblent se répondre entre nos deux blogs ...

Écrit par : waid | 11/09/2013

Les commentaires sont fermés.