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07/09/2008

Spleen du dimanche soir

 

 

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J'ai rencontré un tueur de couple, il n'était ni blond, ni plus jeune , ni plus sexy,

Il était noir avec des yeux brillants, la lame de son arme luisait dans la nuit de l'hôtel du cul tourné.

Ce tueur se nommait routine,

Il oeuvrait dans le quotidien.

Ses complices s'appelaient stress du travail et enfants, ou plutôt pré-ados.

Ce tueur rendait malheureux avant de planter sa lame.

Il obligeait à se poser des questions,

Il bouleversait vos certitudes avant de vous expédier.

Dialoguer ne suffisait pas à le faire fuir, car il avait accumulé tant de petits renoncements.

Vous pensiez être fort de la famille idéale que vous avez créée.

Belle femme,beaux enfants, belle profession, belle maison, belle bibliothèque, belle collection, beaux voyages... bonheur glacé de stéréotypes alors que ce n'était que tigre de papier.

Ses fondations étaient minées par les caprices des enfants, les crises pour qu'ils écoutent où fassent un minimum, par les non dits, par le manque de fantaisie, par les mots d'énervement pendant un travail nerveusement épuisant, par la fin des passions communes, par le fait que l'amant qui était en vous a disparu à ses yeux, par ces putains de soirée Tv, cul de basse fosse où disparaît l'envie.

Alors que faire ?

Tout briser et fuir ?

Oui mais vous renoncez à ce que vous avez bâtis sur 20 ans.

Faire le point et repartir comme sur une page blanche.

Oui mais il faut pour cela être deux, il faut que chacun accepte ses propres complicités avec le tueur et ne renvoie pas tout à l'autre.

Il faut un nouveau chemin, certains l'ont trouvé dans l'échangisme mais ce remède est pire s'il n'est pas partagé.

D'autres dans un changement de lieu de vie, mais nos envies sont antinomiques, elle la lenteur de la campagne, moi la vitesse des villes.

Vous pouvez ignorer le tueur et faire comme s'il n'allait pas frapper, mais à la veille de l'inventaire, avant fermeture du rideau, que de regrets.

Ne croyant pas en l'au-delà, j'ai peur des regrets, pas de la mort.

J'ai choisi le sursis d'une liberté ailleurs et secrète ... mais pour combien de temps ?

 

 

 

Commentaires

Un salaud ? Non. Un homme qui se pose des questions. Et la différence est fondamentale...

Écrit par : H2.0 | 07/09/2008

@H2O
Je ne sais si elle l'est , ce qui compte n'est ce pas que les actes?

Écrit par : waid | 07/09/2008

Ah... le temps définitivement aurait-il raison de tout et tuerait-il tout ?
Vous résumez avec justesse la routine et ses dégâts...
Comment rester amoureux (se), amant (e) et époux (se) aimant (e) ? Tous les jours depuis bientôt 9 ans je me pose la question. A un moment il faut faire un choix je crois, et oui ce sont les actes qui comptent au bout du compte.

Écrit par : Val | 07/09/2008

g mis du temps mais g choisi la fuite sans aucun regret
pourquoi vivre de secret de double vie
pas de sursis, pas de liberté secrète tu te pose beausoup de question Mr X Waid!!!

Écrit par : cruella | 07/09/2008

La routine.
Comment faire ?
Après un échec, se dire que ça n'arrivera plus. Est-ce se leurrer ?
J'ai vu, un homme et une femme, plus de 20 ans de vie commune et toujours aussi amoureux.
Alors la routine, se battre.
Des petits arrangements avec sa conscience parfois pour continuer l'aventure.
Je sais pas.
Je sais juste que je n'y suis pas arrivée, mais que là, maintenant, je suis prête à faire attention.

J'ai lu tout à l'heure "L'amour est très surestimé". La première nouvelle met une bonne claque...
"vous vous ressaisissez, donnez encore une chance à votre histoire. Vous êtes douce, conciliante, juste ce qu'il faut pour relancer la machine. Ne pas être obligée de parler de cela. Une semaine s'écoule, parfois deux. Vous allez au cinéma, vous invitez des amis, vous partez en week end à la montagne. Vous pensez que vous vous égarez. C'est bien l'homme de votre vie. Vous avez été injuste, impatiente, d'une exigence maladive. Vous vous prenez pour qui? Pui, il oublie ses clés et ça vous crispe, il tente de vous embrassez dans le cou et vous repoussez son élan. Vous dites que vous n'avez pas le temps. Vous êtes bardée d'excuses. Vous pensez que tout est sa faute. Depuis quand est-ce sa faute ? Ca a commencé quand ?
(...)
On dit que la fin est inscrite dans le commencement. La faute à qui alors ? A celui qui a dévoré l'autre ? A celui qui s'est laissé dévoré ?

Bref... Pas de solution miracle, juste la conscience de ce qui peut être détruit, du dialogue...

Après, la volonté.
Le ressenti.
L'intuition...
Et les yeux GRAND ouverts.

Écrit par : Fée d'hiver | 07/09/2008

Nope, pas que les actes, l'intention derrière aussi. L'infidélité t'apporte peut-être le petit supplément de vie que tu n'as plus dans ton quotidien. Reste à voir si le supplément de vie en question est bel et bien parti ou juste endormi. Et cela ne dépend pas que de toi. Tu ne me sembles pas un cas désespéré, courage ;)

Écrit par : H2.0 | 07/09/2008

Incapacité totale à dire ou conseiller quoi que ce soit... J'espère juste que ça va aller mieux, que ça s'arrangera, que cette situation trouvera une issue heureuse ou tout du moins acceptable... Je crois qu'il faut beaucoup de courage pour mettre les choses à plat et les surmonter... Et également entre 2 pour le faire...

Écrit par : mél' | 07/09/2008

Je suis contente de lire cette note, vraiment...Mis à nu, doute d'une vie, eventuels regrets. Le comment du pourquoi.

Écrit par : zygaena | 08/09/2008

Waid, nous en avons déjà un peu discuté. Tu as tenté de connaitre un peu notre secret, mais au fond tu dois bien t'en douter, la sexualité n'est qu'une infime partie de ce qui peut lier deux êtres. Et cette routine dont tu parles, n'est pas la seule responsable de tous tes maux. Cette même routine peut parfois etre la clé de la reussite pour certains couples ! Je n'ai pas de recette miracle, pas de conseil bien sûr. Dans ta situation, j'aurais sûrment la lacheté de ne pas bouger, jusqu'au départ de mes enfants. Difficile.
Je ne crois pas au fait de repartir à zero.

Écrit par : Jori | 08/09/2008

C'est vrai ça... Combien de temps ???
Je suis comme vous, enchaînée au tueur et liée à des passions secrètes.
On fait souvent le choix de l'aliénation, sans même y prendre garde.

Écrit par : Cara Mia | 08/09/2008

Le menu c'est bien mais la carte est tellement alléchante...Il est tellement bon de varier les plaisirs !!

Écrit par : Claire | 09/09/2008

Mr Waid en pleine interrogation....

je l'ai tjrs dit, la vie de couple (avec tout le reste autour) n'est pas simple à gérer.... et pour perdurer.... encore moins !

bon courage

bises

Écrit par : Cheyenne | 10/09/2008

et si on tentait de faire de ce tueur un ami..
la routine, celle qui fait que le désir s'échappe... oui..celle qui fait que le coeur ne s'emballe plus.. celle qui fait que l'on se demande si la vie c'est vraiment ça... celle qui fait souvent glisser vers un ailleurs secret..
mais aussi celle qui fait que cet attachement ne trouvera d'autre égal, celle qui fait qu'on est aimé envers et contre toutes nos lachetés, mochetés, erreurs..
celle qui fait qu'on part solide et fort vers d'autres aventures..
celle qui ressemble à un port d'attache
celle qui raconte l'histoire d'une vie.. ma foi souvent une jolie vie... faites de constructions, de soucis, d'enfants..

et si il s'agissait juste d'accepter que c'est une autre forme d'amour qui nous lie là..une tendresse, un attachement..une force..

quelque chose que le plus voluptueux, amoureux, fougueux amant ne saura reproduire, parce que 20 ans d'amours, partager des enfants, 20 ans de pets au lit, 20 ans de petites misères et de petits bonheurs réciproques..qui sera à la hauteur?

j'ai pas de réponse, comme d'habitude ce ne sont que des pistes, les miennes..
les pistes d'une femme pourtant très amoureuse d'un ailleurs..

Et puis, peut etre que le secret du bonheur c'est d'enterrer une bonne fois pour toute le concept de fidélité plutot que d'enterrer le couple!! ;))))

Écrit par : alexa..mode gardien de phare | 10/09/2008

Se poser des questions semble devenu le lot des hommes sensibles. Point trop n'en faut.

Je me refuse à conseiller, cela porte souvent aussi jugement. Je m'interroge moi-même sur la pérénité du couple confronté au viellissement, aux nouvelles normes sociales.

Je ne crois pas l'homme (au sens générique) fidèle, dans sa nature première et biologique. C'est un invariant à travers les âges et les sociétés.

Il n'y a pas d'explication ou d'excuse à donner au besoin de libertinage. A l'envie d'être vivant, intensément.

Soyez vivant, cette aura n'en profitera que mieux à votre entourage.

B

Écrit par : petite francaise | 10/09/2008

Ce qu'on a bâti sur 20 ans est souvent ce que le tueur a détruit en 20 ans. Et on se retrouve un beau matin devant la glace, les enfants hors du nid, à ce demander ce qu'on fait là.
On oublie la belle bibliothèque car Proust est édité en poche et l'on l'emmène avec nous sur la plage pour lire les pieds dans l'eau et la tête dans les nuages, "La recherche du temps perdu".
Vivant, on est vivant!
Se détacher des objets et de leur apparence rassurante, dans laquelle on s'est laissé doucement enfermer, et retrouver la saveur et l'exaltation du moment n'est ce pas ça la liberté?
Je t'embrasse
Arthi

Écrit par : Arthémisia | 11/09/2008

@Alexa

J'avais déjà un faible pour les phares, sans qui notre obscurité serait inextricable ; si les gardiens(nnes) ont votre sensibilité et votre humanité dommage que l'on ne puisse plus embrasser la profession .

Écrit par : Ballade | 11/09/2008

Justesse métaphorique ! Hélas, la vie que vous décrivez ne tient pas en haleine comme le conte que vous en avez fait et pourtant les ingrédients sont là... Comment les associer autrement pour que de nouveau le plat soit alléchant et savoureux ? C'est la difficulté. Essayez donc d'enfiler une toque et un tablier... Qui sait !

Écrit par : Gicerilla | 11/09/2008

Mais comment ai-je pu manquer ce billet? (beau billet d'ailleurs, qui me rappelle certains dialogues...).
Bises!

Écrit par : Milla | 12/09/2008

Un ami m'a recommandé cette page trouvant que ça me ressemblait...peut être suis-je un peu moins fataliste que vous mais la dernière phrase de votre post me correspond pleinement...ravie de vous avoir découvert monsieur le quadra...

Écrit par : noir intense 35 | 12/09/2008

Je n'ai pas lu les commentaires alors excuse-moi si je dit une chose déjà écrite plus haut...

Le tueur, quoique tu fasses, où que tu ailles, finira par te retrouver. Ca peut mettre des années, parfois des mois... mais toujours il reviendra... nous le savons tous... Au mieux tu vis en sursis...

J'ai choisi un autre chemin, périlleux diront certains mais je prends le risque... je n'ai pas le choix si je veux éviter de me faire tirer dessus...

Je t'embrasse...

Écrit par : La Brune | 14/09/2008

Je ne crois pas que la routine soit une tueuse car elle peut l'être tout autant que la paresse, la fusion, la passion... Il fat juste l'apprivoiser.

Écrit par : BritBrit | 02/11/2008

Les commentaires sont fermés.