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07/05/2010

M...

 

image_814.jpg

( la plus vieille image bondage du monde album charles JEANDEL 1890 Musée D'ORSAY )

 

 

De ses longs doigts M  fait glisser les photos de son Iphone, poses de sa vie sexuelle prématurément extravertie. Un corps de liane , des cheveux courts en batailles , des yeux bleus immenses si profonds que l'on ne peut en sonder le fond.


Doc martens à lacets , bas résille et top en filet elle regarde ses poses et revit sa vie pleine de non dit. Ces images disent tant et la mettent plus nue que le corps nu qu'elle exhibe.

18 ans montée à paris et aujourd'hui quelques semaines plus tard fouettée sur une croix de Saint André, dans un salon encore hanté des cris des jeunes enfants de la maison au vert chez les grands parents.

Elle hurle et gémit , sautille de  douleur et ses yeux s'illuminent , mon ventre se tord de ce plaisir douloureux , je me glisse derrière la croix et pose ma joue contre son visage alors qu'elle est ailleurs, au refuge ouvert de ces tortures volontaires.

J'avais connu M intimement une heure plus tôt, échangeant ma complice de l'instant.

Joviale et magnifique puis vorace et diablement efficace, sa bouche m'avait aspiré, ses dents me mordaient, son piercing jouait avec mon méat, la jeunette était une ogresse mais c'est ses yeux , ce regard qui me fixait du dessous la bouche envahie qui restera en moi de cette rencontre buccale.

il fallait la remercier, un jeux de langue et de la chantilly m'en donna l'occasion, mes doigts prirent possession de ses parois, les explorant doucement, méthodiquement , comme un aveugle sur une feuille de braille, je lisais en elle le plaisir de cette lecture.

Puis ma bouche pris possession de son sexe, se fixa sur son point intime, tournant, léchant, suçant, l'aspirant au gré de ses contractions de plaisir.

sexe juvenile étroit frais et diablement réactif.

M se tordait, tentait de s'échapper mais le plaisir l'envahissait, l'apprivoisait sous le regard envieux de nos voisins.

Elle s'est levée pour sa torture; mon temps était fini.

Quelques heures à croiser une personne et son fantôme impressionne la péllicule de ma mémoire.

Rose en équilibre au dessus d'un précipice, M y danse joyeusement sans coquille, le temps de sa fraicheur.

Elle cache de ses rires une blessure que l'on subodore.

Ce n'est pas son corps gracile que j'aurais dû prendre mais sa main pour la guider vers elle même, limites du libertinage où les rires masquent quelques fois des douleurs.

12:58 Publié dans ELLE | Lien permanent | Commentaires (17)

Commentaires

Étonnant tes derniers mots et le libertinage crée t il certaines limites ?

Écrit par : Bougrenette | 07/05/2010

Doux-amer et émouvant

Écrit par : Le Gabian | 07/05/2010

beau tout en souffrance....légèreté endolorie.
ce récit me rend chose, et un peu triste.
S

Écrit par : Samantha | 07/05/2010

bougrenette

il permet de comprendre plus rapidement les personnes en tout cas

le gabian

on pense apprendre à fouetter en banlieue et l'on goûte au doux amer , les joies des aventures que je vis parfois

samantha

c'était un peu mon état en la voyant , je devais être le seul les autres étaient trés joyeux , je suis parfois grave dans les lieux de legereté

Écrit par : waid | 07/05/2010

C'est un très joli texte Waid... Touchant.

Écrit par : La Paresseuse | 07/05/2010

J'adore les femmes en Doc Martens...

Et toi, comment vas-tu fais pour te souvenir de toutes ces belles histoires, lorsque tu seras vieux, et que la pellicule de ta mémoire subira les assauts du temps ?

Écrit par : 502 | 08/05/2010

je comprends le sentiment, vous pouvez faire preuve de psychologie dans les moments les moins propices, Waid, c'est précieux...

Écrit par : Succuba | 08/05/2010

tu vois que le rôle de parrain te va bien !
;)
je t'embrasse fort

Écrit par : dita | 08/05/2010

la paresseuse

ah ... le fait de me mettre contre sa joue pendant qu'elle se faisait fouetter ...

502

je prefere les talons quand même tant mieux on se disputera pas ;)

je relirai mon blog c'est ce que je fais j'ai une memoire d'huitre

succuba

j'ai même fait de la philo dans un bordel de berlin

http://waidandsee.hautetfort.com/archive/2009/08/index.html

dita

roooh je vais être le parrain de la blogocochone

laissez venir à moi les petites filles ...

Écrit par : waid | 09/05/2010

Ca change de style... Mais du coup, je trouve l'histoire plus touchante...
En libertinant, on en côtoie des tranches de vie...!!
Comme toi, j'ai une mémoire de linotte et écrire permet de se souvenir... Je suis sûre que sans le blog j'aurai déjà oublier plein de truc et mélanger des histoires...!
Bises de papillon

Écrit par : VéroPapillon | 09/05/2010

Très beau texte ...J'aime votre pudeur dans votre impudeur, vous êtes touchant , émouvant et ces phrases...
"Quelques heures à croiser une personne et son fantôme impressionne la péllicule de ma mémoire.
Rose en équilibre au dessus d'un précipice, M y danse joyeusement sans coquille, le temps de sa fraicheur." Un véritable délice tout simplement .

Écrit par : Mysterieuse | 09/05/2010

oui c'est exactement ça en fait mes rencontres me permettent de conserver des images de vie de gens , j'ai énormément appris d'ailleurs

quoi tu me mélangerais va falloir faire une piqure de rappel alors

Écrit par : waid | 09/05/2010

mystérieuse

merci pour ces compliments , il est vrai que de cette folle soirée il est étonnant qu'il en soit resté cela comme moment le plus marquant, peut être parce que j'y étais plus spectateur qu'acteur

Écrit par : waid | 09/05/2010

Voir au delà de la pure apparence...
Il existe tellement de regards : ceux, prédateurs, qui s'en tiennent à ne voir que ce qui- de toute évidence- est offert en pâture et puis les autres: tous les autres : des regards sensibles qui captent des bribes de cœur, des éclats d'âme ou des pans de personnalité.

" L'essentiel est invisible pour les yeux" disait Saint Exupéry et pour qui ne se comporte pas en simple prédateur ou vulgaire consommateur on découvre effectivement bien des richesses et tout autant de blessures qui tatouent l'histoire de chacun.

Cette jeune femme est fort émouvante; en tous les cas ton évocation l'est !
M ainsi vue par ton regard ressemble à un oisillon jeté hors du nid et trop tôt poussé à voler de ses propres ailes dans un ciel où tournoient aussi des vautours.
Paradoxe d'une torture où la douleur physique semble exorciser d'autres blessures ou bleus à l'âme. Ces séances semblent jouer un rôle de catharsis pour M...

Je crois que l'image qui me touche le plus est celle ci je "pose ma joue contre son visage alors qu'elle est ailleurs, au refuge ouvert de ces tortures volontaires"
Je ressens beaucoup de compassion, d'empathie et d'humanité tout court.

Un récit dont on ne ressort pas indemne


Elise
E&M

Écrit par : Elise et Marc | 09/05/2010

elise

ce commentaire me touche sincerement merci

Écrit par : waid | 12/05/2010

les textes graves sont toujours à mon sens les plus émouvants, surtout en libertinage, ce qui n'exclue pas d'ailleurs la joie. C'est je crois votre plus beau texte Waid, et sans aucun doute le plus intéressant.
Pareillement rien de plus tue-désir que les sourires des partenaires, figés, affichés béats genre pub ultrabright,
le portrait de cette M est terriblement sensible, de toute façon si le sexe et l'érotisme ne mettent pas à fleur de peau et d'âme ce que les hommes et les femmes ont de plus fragile et de plus secret, ce n'est alors qu'une vulgaire mécanique ou gymnastique
Pour vous Waid, ce regard fixé en votre mémoire, c'est la plus belle chose qu' M vous ait laissé et je m'en réjouis.Et sans doute pour elle, votre joue contre son visage .

Écrit par : anne | 13/05/2010

anne

que dire après un tel commentaire , oui le libertinage serait sans intérêt si l'on en oubliait une certaine sensibilité , jouir des corps mais vibrer aux esprits aussi , voie difficile car exigeante mais nécessaire pour que cela ai un sens et ne soit une fuite effrénée et vide

Écrit par : waid | 13/05/2010

Les commentaires sont fermés.