24/06/2012
confession
« Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants »
(Romain Gary, La Promesse de l'aube).
Je fus un enfant aimé, trés aimé et pourtant pas un fils unique cet amour vous nourrit, vous rend fort, vous arme pour la vie, mais il crée aussi une dépendance, une fragilité ...
10:34 Publié dans DIVAGATION | Lien permanent | Commentaires (33)
Commentaires
est-ce que le manque d'amour maternel (ou paternel) ne crée pas un besoin, une dépendance, une fragilité plus forte encore ? ça se discute
c'est tout le paradoxe de l'amour, ou de son absence, de vous rendre à la fois fort et fragile, confiant et vulnérable.
cependant, il faudrait quand même dépoussiérer la pensée du complexe eodipien. le propos de Gary, bien qu'un hymne à l'amour maternel est choquant.
il culpabilise sa mère de toutes ses déceptions amoureuses.
plutot que de s'affranchir en prenant conscience de la loi universelle et primaire qui veut que l'on ne baise pas sa mère, il lui reproche de ne pouvoir baiser toutes les femmes. please, grow up !
cela dit, R Gary est un grand écrivain. (ceci explique peut-être cela)
comme toutes les dépendances, celle au sexe (à l'amour ?) est inhérente à l'individu. je doute que l'amour maternel en soit la cause.
B mère-poule assumée
Écrit par : Brigit | 24/06/2012
waaaa la photo, trop mignonnnnn
Hein quoi trop aimé par ta mère te rends fragile ?
Et pour celui aimé normalement ? Et pour celui pas aimé du tout ? c'est quoi ?
Par contre si tu veux dire par là que tu veux qu'on t'aime, je te le dis tout de go je t'aime. Na.
Écrit par : A9 | 24/06/2012
L'amour maternel donne en confiance pour aller vers l'autre.
et pour m'occuper d'enfant qui ont eu une carence affective dans leur petite enfance, je peux te dire que cela rend fou de ne pas connaitre le bercement des bras maternel ou paternel, qu'eux sont encore plus affamé du moindre petit gramme de reconnaissance que l'on peut leur donner et ce sera ainsi toute leur vie.
Ce que j'entends derrière ce texte, c'est que certaines mères donnent à leur fils l'amour qu'elles ne connaissent pas ailleurs . et ça c'est une vraie réalité et un vrai handicap pour ces garçons là /
comme Brigit, un peu facile de toujours donner le mauvais rôle à la mère. (fuck fuck fuck :) )
Écrit par : dita | 24/06/2012
brigit
oh la mère poule sort ses griffes et balance un coups au méchant gary qui impute à son amour maternel ses echecs.
je viens d'avoir une scène avec ma fille , le rôle de parent est difficile, disons que si on les lance dans la vie sans valise à porter on a réussi , le reste on en est pas maître
A9
ahhhhhh merci ....
Dita
ce n'était pas un reproche mais une tentative de compréhension, cet amour je l'ai connu et plus retrouvé
Écrit par : waid | 24/06/2012
J avais fait un texte au boudoir sur ça il y a pas si longtemps où j' avais demandé aux hommes de me raconter ce que le regard de leur mère avait induit dans leur vie d'homme ...
J avais posé la question à travers mon regard de mère de garçon encore petit
Écrit par : dita | 24/06/2012
dita
et cela à donné quels résultats ?
Écrit par : waid | 24/06/2012
Encore ? Ah celle là ! :)
Quant aux valises/fardeau, cela rejoint la discussion qu'on avait eue sur la note de la soumise, sur le rôle des parents ; c'est tellement subjectif et lié à chacun, difficile à évaluer sur l'instant (je viens d'apprendre que ma sœur, en plus d'avoir été une enfant battue, haïssait mon frère, youpi !)
Écrit par : Emeline | 24/06/2012
emeline
ben dis donc y a du pathos ... rires
Écrit par : waid | 24/06/2012
Rire !
M'en parle pas... ;)
Écrit par : Emeline | 24/06/2012
waid
j'en parle plus ...
Écrit par : waid | 25/06/2012
Ils ont répondu à côté comme si c' était impossible d' avoir ce recul. Et même en leur redemandant de formuler, rien à faire :)
Un vrai mystère !
Écrit par : dita | 25/06/2012
dita
pfeuuuu ce que les lecteurs sont décevants quand même LOL
Écrit par : waid | 25/06/2012
du coup, si mon petit garçon est mal élevé et reste affamé toute sa vie , ce sera de leur faute!!
Écrit par : dita | 25/06/2012
dita
putain le poid de responsabilité sur eux ... gloups
Écrit par : waid | 25/06/2012
Non Waid, cet amour ne rend ni dépendant, ni n'induit de fragilité.
Bien donné, et bien reçu, c'est-à-dire il est vrai comme un amour maternel et non comme l'unique objet d'amour d'une mère (là je rejoins AJAR), il te pousse juste à rechercher autre chose dans ta vie, et à le chercher inlassablement jusqu'à ce que tu le trouves, avec le caractère nécessairement éphémère (sans qu'on puisse en évaluer la durée) qu'a l'amour des Hommes ... donc la nécessité fréquente de devoir recommencer.
Mais même si l'on doit recommencer, l'essentiel est : l'amour existe et c'est ce qu'on recherche ET CE QU'ON TROUVE.
Sinon, il convient de se réformer soi-même parce qu'il y a un bug.
Mais un bug n'est ni une dépendance ni une fragilité en soi.
Écrit par : M. | 25/06/2012
http://lesboudoirs.blogspot.fr/2012/04/petit-homme-deviendra-grand.html
si quelqu'un a une réponse :)
Écrit par : dita | 25/06/2012
« J’aimerais commencer par une belle black de phrase, bien roulée, saphique et sophistiquée, une phrase que l’on aurait envie de caresser, contre laquelle on voudrait se blottir, se frotter, dont on souhaiterait épouser les contours… »*
… mais je fais taire mes doigts. Vous savez, sûrement, mieux que quiconque d’où vous viennent vos forces comme vos fragilités et dépendances.
Non, je voulais juste vous laisser ces mots entre guillemets et vous conseiller de lire *S. ou l’espérance de vie* (si ce n’est déjà fait). Vous aurez là l’autre versant de l’amour, une sorte de Promesses des crépuscules.
Bonne lecture (quand vous aurez le livre sous les yeux)!
Écrit par : Une Inconnue | 03/07/2012
dita
retour de vacances
y a t il eu la réponse depuis ?
une inconnue
revenante ;)
je ne connaissais pas l'auteur, je viens de lire le commentaire, une vie de tortures intérieures qui a du faire un beau livre, je vais le commander, il faut toujours écouter les inconnues qui vous sussurent au creux de l'oreille un conseil
surtout quand ce conseil est un écho filiale de votre note
merci de ce comm
Écrit par : waid | 09/07/2012
Ah, oui!
Il faut toujours les écouter, celles-ci.
Vous voyez, elles ne font toujours pas que dans le voyeurisme, comme vous l'aviez ouvertement insinué!
Approchez votre oreille, il y a encore à sussurer!
:)
Écrit par : Janet, la revenante | 10/07/2012
janet
hey l'inconnue donne un prénom
je tend , je tend l'oreille
Écrit par : waid | 10/07/2012
Meuuh... c'est un titre, pas un prénom que donne, là, Une Inconnue!
Gardez votre oreille à l'affût; c'est la rentrée qui vous déborde, alors vais pas m'y mettre, aussi.
Écrit par : Janet, la revenante | 10/07/2012
janet
zut avec un tel prénom l'inconnue était afro americaine ...
Écrit par : waid | 10/07/2012
Hé, hé, cher Waid, on ne fait pas dans les Jackson's dans le coin!
Surtout pas dans ce presbytère de la valée de la Dule!
Et puis, la Janet a.-a. n'est pas partie pour qu'elle puisse être revenante et hanter vos lieux si... si... comment vous dire... si!
Je vais voir ce que je peux avec son frère et vous l'envoie dès qu'il se libère. Ca vous ira?!
Écrit par : Janet, la revenante | 12/07/2012
janet
le noir n'est pas mode dans la vallée de la dule ?
Écrit par : waid | 12/07/2012
Dites pas ce que je n'écris pas, Waid!
J'ai écrit "pas dans les Jckson's" et non pas "pas dans les noirs", en pensant aux oraisons joyeuses qu'elle aurait pu pousser dans le coin de la Valée, votre Janet!
Écrit par : Janet, la revenante | 12/07/2012
janet
je ne comprends rien mon cerveau doit etre en vacances
Écrit par : waid | 16/07/2012
Je voulais dire que dans la Valée de la Dule, on fait plus dans l'oraison funèbre que dans le RnB ou dans la pop!
Mais je ne voulais dire en aucun cas que le noir y était proscrit, donc pas à la mode.
Écrit par : Janet, la revenante | 17/07/2012
janet
mon cerveau est revenu , j'ai compris
Écrit par : waid | 18/07/2012
Ouh! J'ai eu peur, vous savez!
Waid sans cerveau c'est comme... la Valée de la Dule sans Janet!
:)
Écrit par : Janet, la revenante | 19/07/2012
janet
un jour sans pain comme en ce moment pour moi .... au régime :(
Écrit par : waid | 19/07/2012
Allez, Waid... même si vous êtes au régime et que la chair est triste et lasse...
Y a encore à lire et oui! ça fait chier! - parfois...
On se reprend un bout de "sussurage" à l'oreille?!
"Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poële, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre.
Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.
«Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'aller d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!»
Mon âme ne répond pas.
«Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons?»
Mon âme reste muette.
«Batavia te sourirait peut-être davantage? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale.»
Pas un mot. - Mon âme serait-elle morte?
En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. -Je tiens notre affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!»
Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: «N'importe où! n'importe où! pourvu que ce soit hors de ce monde!»
Signé: Le Roi Charles !
Bisé : La revenante (pas chiante pour un sous!)
Écrit par : Janet, la revenante | 24/08/2012
janet
c'etait un message privé ;)
Écrit par : waid | 31/08/2012
Oui... très privé. Du genre public!
:)
Rentrez bien, Waid!
Écrit par : Janet, la revenante | 31/08/2012
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