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28/04/2013

Hans Bellmer





Né dans les territoires allemands de kattowitz qui seront rattachés à la Pologne après la guerre, Hans Bellmer vit dans une famille puritaine.

Son père, ingénieur électricien, adhère au parti national socialiste en 1933, lui même fait des études d’ingénieur qu’il abandonne en 1920 pour se consacrer à la peinture.

Dada, la crise de 1929, la montée du fachisme tout cela baigne le jeune Hans Bellmer , alors qu’il assiste à une représentation des contes d’Hoffmann, il est saisi de l’image de la poupée Olympia dont tombe amoureux Hoffmann.

Il fabriquera avec l’aide de son frère une poupée qu’il prendra en photo.

Cela sera ‘Die Puppe', ('La Poupée', 1934), puis Bellmer prend avec l'aide de son frère en photo ce mannequin à quatre jambes, le met en scène dans la forêt. A partir de 1935, les photos de Bellmer paraissent dans la revue surréaliste parisienne Minotaure , il sera adulé par les surréalistes Français et Eluard écrira des poèmes illustrant ces photos dans un ouvrage intitulé «  les jeux de la poupée »

Un motif obsédant

 

Si Bellmer parle des "possibilités de décomposer et ensuite de recomposer contre nature à tout hasard, le corps et les membres", la poupée reste un motif difficile à expliquer. Que symbolise-t-elle exactement ? Née à la fois de l'intérêt de l'artiste allemand pour la psychanalyse, les tréfonds et les vertiges de la conscience, la poupée est un mélange complexe d'influences qui vont parfois jusqu'à se contredire. Objet érotique et sensuel, la poupée est aussi un objet morbide, violent, qui agresse la déliquescence d'un régime et d'un pays. Elle est cette attraction étrange, cette fascination obscure pour des sentiments contradictoires. On peut y voir tour à tour de la sensualité, de l'érotisme, et puis la poupée devient femme morte.

 

Ce double féminisé de l'artiste porte alors en lui tout le poids d'une charge contre l'Allemagne nazie. C'est une résistance, un pied-de-nez violent au régime.

 

Si les photos et plus tard les dessins sont hautement érotiques, il sera un proche de bataille et illustrera ‘L’œil’ , rien dans sa biographie ne laisse à penser que sa vie sexuelle soit particulièrement déviante d’une normalité que son œuvre ferait douter.

 

L’érotisme sert ici d’espace de liberté, de cris libertaire, de recherche de l’inconscient.

 

Aucun dessin ne sera plus érotiquement fort que ceux de Bellmer, dont l’œuvre graphique moins connue du grand public que ses photos de la poupée, annonce un dessinateur aussi puissant que Rembrandt ou Picasso son contemporain.


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Commentaires

Jassociais pas la poupée aux illustrations captivantes que javais découvertes en lisant Bataille..

Heureusement qu'on se cultive ici! :D

Écrit par : L'onirique | 29/04/2013

Un un moment de solitude j'honore votre article de ces quelques mots,
De la soeur je recherche la chaleur du coeur
De la mère la chaleur du sein
De l'amante le feu des entrailles
De l'épousée le repos des batailles
De la ménopausée le retour de ma flamme
Je suis homme et je me cherche dans la femme

Une poupée, quel meilleur outil pour faire le voyage et le répéter sans franchir les barrières de la moralité... L'amoralité d'une poupée à qui l'on peut tout faire subir sans souffrir des turpitudes mentales de l'amor alité ....

Écrit par : Ariane | 29/04/2013

L'onirique

le cul devient plus élégant avec de la culture et parfois aussi plus excitant.

il faudrait pour votre blog trouver un illustrateur de la trempe ( mot utilisé volontairement par rapport à vos écrits) de Bellmer

ariane

superbe ....

Écrit par : waid | 29/04/2013

Toujours aussi intéressant par ici :)
Tu n'avais pas deja fait une note sur les poupées de Bellmer ?

Écrit par : Emeline | 29/04/2013

emeline

je m'aperçois que j'ai beaucoup ecris sur les poupées

avec kokochka , où barnet

Écrit par : waid | 29/04/2013

Oui, c'est ce que je me suis aussi dit... :)
De mémoire, au moins 2 notes en plus de celle ci

Écrit par : Emeline | 29/04/2013

Les poupées me parlaient. J'ai recherché et retrouvé :
"[On méconnait]la puissance de la poupée souillée, abimée, désarticulée, devenue déchet et ce qu'elle permet de symboliser du corps déchu, de la maladie, de la mort et des morts, mais aussi de l'attachement aux autres et du sens qu'il donne à la vie. Les poupées n'introduisent pas de la causalité mais de l'affectivité et du lien social...avec un soupçon d'ironie vis-à-vis de la science ?"
Les enjeux psychiques du travail

Écrit par : Marietro | 29/04/2013

emeline

et pourtant je ne joue pas à la poupée

marietro

c'est de qui ?

Écrit par : waid | 01/05/2013

Pascale Molinier

Écrit par : Marietro | 01/05/2013

Pascale Molinier

Écrit par : Marietro | 01/05/2013

marietro

je ne connaissais pas

Écrit par : waid | 02/05/2013

Heureusement qu'on se cultive ici dixit l'Onirique
:D

Écrit par : Marietro | 03/05/2013

le cul n'est qu'un pretexte voyons

Écrit par : waid | 03/05/2013

Comme l'image inversée des femmes de Klimt où l'abondance dorée d'une psyché rêveuse et jouissive deviendrait un cauchemar onirique désespérant. De la Belle Epoque au Nazisme, un art trop inscrit dans son temps, de la peinture j'aime la lumière qui s'affranchit du temps ou des scènes bien réelles d'une époque. Connaissez-vous Katowice ? La ville n'a pas changée. Brumes hostiles et fumée d'usine qui vous piquent les yeux; la jeunesse épanche son ennui et déambule les veilles de fête bières à la main dans des rues vides de beauté. A quelques encablures de Oswiecim...des lieux de désespérance.
A bientôt
Solène

Écrit par : Solène | 17/01/2014

Les commentaires sont fermés.