26/10/2008
Nuit des Tournelles

Paris 3e , rue des Tournelles
un appartement vide et décrépit.
assis face à la fenêtre à regarder tomber le jour.
l'obscurité pour complice , la fenêtre comme écran de notre désir.
champagne pour l'épancher , langues et mains pour le soulager.
nos corps et nos soupirs dans l'assourdissant silence qui nous entoure.
rêver de posséder ce lieu
rêve de posséder ce corps
union des deux.
vivre ses rêves même si on en prend pour 15 ans.
vivre ses fantasmes même s'ils mènent loin.
Vivre pour ne pas avoir de regrets le dernier jour de ma vie
23:44 Publié dans NUIT AVEC ELLE | Lien permanent | Commentaires (32)
23/10/2008
on est jamais trop prudent ...

(photographe inconnu)
jeudi 23 octobre 2008 18 h
A cette heure je suis en blind RDV , je ne connais rien d'elle , juste son âge et sa volonté de rompre ses voeux de fidélité.
si je ne réapparais pas lundi veuillez contacter les services de police pour signaler ma disparition.
Vous leur direz que la dernière fois que l'on m'a vu j'étais sur les escaliers du théâtre des champs élysées.
Je portais un costume bleu et un imperméable gris clair.
je répond au nom de waid.
j'ai une dent en céramique pour identifier mon corps.
18:00 | Lien permanent | Commentaires (25)
20/10/2008
CASA BELLA

Il y a dans certaines villes des lieux magiques. L'art, l'architecture et le design me passionnent.
Etre reçu dans une des maisons de rêve qui hantent le papier glacé des magazines que je déguste est une expérience jubilatoire.
Marseille, quartier du Roucas blanc, Uly, blonde allemande, nous conduit le long de cette rue étroite où perce entre les murs la vue sublime de la mer.
Nous nous arrêtons devant un portail banal, une pente, et nous voila sous la treille muscade qui protège l'entrée sur la façade principale. Devant nous la mer, les bateaux qui jouent à se poursuivre entre les rochers de Marseille, kaléidoscope de lumière qui danse sous nos yeux.
La terrasse en bois suspendue dans le vide, les pins, leur odeur, et surtout cette maison, L de verre et de béton, qui domine la colline et absorbe la vue.

L'intérieur est sobre, meublé de meubles Le Corbusier, et vêtu d'oeuvres d'art conceptuel, tout en retenue mais aussi en passion, car les propriétaires sont à l'opposé de l'image de leur lieu. Il ne s'agit pas d'un couple hype, mais de gens truculents, au verbe pagnolesque et à l'hospitalité débordante.



Simplicité apparente, sophistication cachée, le "less is more" de Mies van der Rohe est éclatant de vérité.
La maison est protégée par des filets de camouflage, elle se fond dans le jardin et se joue des rayons du soleil.
Suspendu un couloir d'eau, on nage avec le vide, la Méditerranée pour horizon, transformant les voiliers qui font la course en canards de bain.
La nuit, la lumière de celle-ci fait un contrepoint au noir du ciel et de l'eau, avec pour lucioles les lumières de la côte.


Un seul regret, devoir reprendre ma voiture et ne pas siroter plus de ce délicieux rosé sous la tonnelle face à la mer.
En attendant je regarde la mer et me remémore le poème du cimetière marin de Paul Valery,
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux !
Un jour vous irez à Sète, vous regarderez le vif argent des flots de cet endroit, et vous comprendrez.

Oups, j'oubliais, l'architecte est Rudy Ricciotti il est devenu célébre depuis la maison. Mais quand il l’a construite, c'était un sacré pari pour nos hôtes.
07:05 Publié dans ART CONTEMPORAIN | Lien permanent | Commentaires (25)
16/10/2008
SCOOP

Et si je vous dis que je ne suis pas porté particulierement sur le sexe ,
me croirez vous ?
20:25 Publié dans DIVAGATION | Lien permanent | Commentaires (40)
13/10/2008
Nuit de bord de Mer

Deux cents kilomètres et son minois triste à l'arrivée, histoire compliquée de ses relations avec un autre.
Soleil de la journée voilé par cette amertume.
Que faire, si ce n'est la dérider ?
Mais les mots et les rires ne suffisaient pas, il fallut plus, beaucoup plus.
Le remède fut une sole...
Poisson cuit à point dégusté devant la grande bleue, éblouis par le soleil.
Tatin, pour chasser le reste de tristesse de ses yeux.
Ses lunettes noires enfin ôtées, elle était joyeuse, libérée pour un après-midi de ses fantômes.
Bien sûr il y eut le délicat moment des clefs où le réceptionniste demande si l'on prendra le petit déjeuner alors qu'affamés nous étions, piaffant d'autres festins.
Enfin la chambre, son appareil photo, ses poses, mes commentaires, son corps de plus en plus appétant.
Il y eut ces baisers, d'un autre goût, ces caresses de nos corps retrouvés,
il y eut nos ébats si intenses que nos corps étaient en sueur,
il y eut ses cris qui résonnent encore en moi au moment de ces lignes.
Il y eut son regard et son visage si apaisés et si beaux.
Il y eut mon retour, deux heures pied au plancher pour rattraper le retard.
Il y eut surtout cette blessure d'orgasme qui m'a délicieusement picoté le dos durant tout le trajet.
Grand blessé de guerre, celle délicieuse de nos corps à corps qui ne sera pas, du moins je l'espère, la der des der.
On ne dira jamais assez le pouvoir d'une Sole ...
07:25 Publié dans NUIT AVEC ELLE | Lien permanent | Commentaires (22)
10/10/2008
désespoir du vendredi

(photo) rick castro
Elle m'étreint et me serre
me brûle le cerveau
ma honte.
j'entends ces insultes et vociférations,
je vois son regard halluciné , noir , horrible
ces mots sont abjectes
son ton est ordurier.
Je hais celle qu'elle est à cet instant.
Mon monde vacille,
envie de vomir.
Car cette étrangère celle que je prenais encore dans mes bras est ma fille,
mon sang qu'elle me retourne.
08:38 Publié dans COUPS DE GUEULE | Lien permanent | Commentaires (24)
06/10/2008
tribulations hélvétiques d'un blogueur en vie réelle

Genève:
Que de mails envoyés, que de temps au téléphone et qu’une fugace rencontre parisienne entre deux de nos rendez-vous respectifs.
Il fallait prendre le temps, le temps des mots, le temps des rires , le temps de la vie réelle.
Genève en serait le lieu.
J’ai mis un visage sur celle qui nous fait tant plaisir par son verbe, j’ai mis une voix à ses histoires, une vie , des rêves et des espoirs à la main qui porte cette plume.
J’ai surtout découvert un cœur trop grand pour être seul, trop entier pour se contenter de ce que je pouvais offrir.
Nous fûmes sages, nos désirs auraient pu se rencontrer mais les causes en auraient été différentes.
Mon temps de jouir s’arrêtait le matin, et elle voulait commencer un matin d’une nouvelle vie.
Comme nous ne voulions pas d’un matin amer, nous avons eu une belle journée et la nuit venue, une heure du plus beau des feux d’artifice.
La municipalité remplaçait par la pyrotechnie ce que nos corps n’avaient pas osé tirer.
Nyon :
Une heure trente, je n’avais que ce temps devant moi, mais l’envie terrible de voir vivre ses yeux, sourire ses lèvres.
La gare, le grand escalier, son geste, elle me reconnaît.
Mais Son regard est caché derrière de grandes lunettes.
Nous nous enfonçons dans la ville qui s’ouvre sur cette place face au lac, son appartement à côté.
Ses mots, sa vie qu'elle me raconte.
Comme récompense à mon oreille, ses lunettes tombent.
Ses yeux en amande aussi rieurs que son sourire me sont offerts.
J’aurai tant aimé avoir le temps et le charme de les rendre brillants et humides sous le plaisir de mes caresses.
Arrive son père et l’heure de mon train.
Sur le quai de la gare ses yeux retrouvent ses lunettes noires en deuil de mon désir.
Risque des rencontres.
Mais le désir se dompte, il suffit de penser aux kilomètres qu’il permet de franchir et aux belles situations qu’il provoque.
23:23 Publié dans ELLE | Lien permanent | Commentaires (23)
04/10/2008
oui aussi
oui comme cela
oui aussi doucement
oui aussi profondement
oui aussi sensuellement
oui aussi intensement
oui aussi émouvant
10:16 Publié dans ELLE | Lien permanent | Commentaires (11)
03/10/2008
annonce machiste
ANNONCE DU VENDREDI
Homme sérieux offre oisiveté à dames contre repassage de chemises * *
* offre limitée au nombre des chemises
* sous reserve de l'acceptation du dossier composé d'une photo à envoyer au site
07:21 Publié dans DIVAGATION | Lien permanent | Commentaires (30)
29/09/2008
songe d'une nuit d'automne

Madame ,
Je vous lis, goûte à la beauté de votre antre.
Comme dans la caverne de Platon, je vois votre ombre mais ne peux vous saisir.
Vous partagez avec moi l'amour du beau même si parfois cette quête vous lasse.
Je voulais mettre des mots sur vos coups de coeur, mais les mots me manquent car ils ne seraient que virtuels, alors que ma plume se nourrit de l'encre des souvenirs.
Je n'aime pas les mots menteurs ou conteurs d'irréalités.
Les souvenirs, voila ce qui me guide depuis que je suis ici, les vivre, leur donner des mots pour les partager, c'est ma quête, car je ne les vis que beaux.
Verbatim de mes désirs accomplis.
Je vous propose un rendez vous, mais qui ne peut être banal.
Point de connaissance autour d'un café, verre et autre repas.
Nos univers sont trop sophistiqués pour ces amuses-bouches de bouches pudiques.
Je vous propose un souvenir.
Gravé dans nos mémoires par la folie, la sensualité, et l'orgasme.
Vous m'attendrez dans une chambre d'hôtel.
Vous serez d'une nudité soulignée par une guêpière noire, les bras en croix attachés par des liens de soie, votre sexe ouvert à ma langue et à mes doigts impertinents.
Offerte aux plaisirs de l'inconnu, livrée à mon seul art.
Confiante et abandonnée à mon sens du beau, et à son frère, celui du bon.
Vos yeux seront ceints d'un bandeau pour mieux goûter à votre jouissance.
Je n'aurai droit qu'à vous donner du plaisir de la manière la plus sensuelle qui soit, jouissant de vos râles , exultant de vos cris, buvant votre eau de jouvence.
Je ne vous libèrerai qu'à votre explosion.
Je désire être songe, celui d'une nuit d'automne, venu vous souffler du désir et du plaisir, disparaissant aux lueurs de l'aube et ne laissant que des moments vécus comme rêve.
Rappelez vous la fête du grand Meaulnes. Etre cette fête là, musique et lampions disparaissant dans les brumes du matin et réapparaissant dans la nuit de vos endormissements.
A moins que votre main libérée ne me retienne et que de songe vous ne me transformiez en homme pour notre plus grande complétude.
Auriez-vous ce désir ?
Voulez-vous aller avec moi au pays des rêves où les songes se nomment fantasmes ?
Je vous prie d'agréer , Madame , l'expression de mes sentiments les plus désireux.
08:26 Publié dans ENVIES | Lien permanent | Commentaires (21)
26/09/2008
Resolution du Vendredi
Le Grenelle de l'environnement nous concerne tous.
Je ne prendrai plus l'avion pour aller voir L...
Je ne prendrai plus le TGV pour rencontrer V...
Je n'utiliserai plus ma voiture pour honorer C...
Je ne lutinerai que ma voisine
et encore sans prendre l'ascenseur ...
09:12 Publié dans DIVAGATION | Lien permanent | Commentaires (12)
22/09/2008
Taxi driver

(c) chut ... envoi anonyme
Bar du Marriott, eleven PM o’clock, Manhattan, New York.
Avec pour compagnon un cognac mon aîné de vingt ans, j’écoute les couples qui discutent autour de moi, seul dans la ville monde qui ne dort jamais.
Sont-ils amoureux ou en affaire, joignent-ils l’utile à la bagatelle, dans cet univers où le seul dieu est dollar et ses voies business.
Enfoncée dans les fauteuils moelleux, une femme lit Cosmopolitan, version française.
Il est vrai que la grosse pomme ressemble à un verger normand tellement elle est parcourue par nos congénères, ivres du taux de change.
Elle croise et décroise ses jambes, absorbée par la lecture, la couverture du magazine vante les amours imprévus de l’été.
Vêtue d’une robe verte, elle a l’élégance et la classe naturelle des françaises que les américaines n’atteignent qu’après des années de lectures de Vogue et des milliers de dollars offerts aux prêtresses de Bloomindale.
J’aime les bars des grands hôtels , on y trouve toujours d’excellents cognacs, des représentantes de commerce russe et des imprévus.
J’avais goûté au cognac, j’aspirais à l’imprévu, serait-il lecteur de Cosmopolitan ?
Un mot griffonné à son attention et confié au barman pour le savoir.
« J’aime moi aussi lire Cosmopolitan quand il raconte une rencontre imprévue au bar du Marriott à NY avec une belle française, posez le magazine si de lectrice vous souhaitez devenir actrice de l’article »
Elle lit, l’attente , je doute …
Victoire, elle pose le magazine après un regard discret en ma direction.
Je griffonne un deuxième billet, poulet encore une fois confié aux bons soins du barman.
« Si l’inconnu vous fait frissonner comme moi, alors allons au Morgan où je loge, la nuit est longue, la vue vertigineuse, le lit immense comme mon envie de vous entendre jouir »
La belle sourit, son œil s’illumine, elle se lève, règle, et prend l'ascenseur.
Je la suis. Trop tard. Les portes se referment, je saute dans celui d’à coté .
Le lobby est vide, je passe l’entrée et la vois sur le trottoir hélant un taxi.
J’hésite. Dois-je la rejoindre, ne suis-je pas allé trop loin ?
Avant de s’engouffrer dans le cab, ses mains se portent sur sa jupe, elle la soulève et me montre ses fesses, comme une réponse à mes questions.
Il serait goujat d’ignorer une telle invite. Je saute dans le taxi qui suit, donne un billet de 1OO dollars au chauffeur en exigeant qu’il ne perde pas de vue le taxi devant.
Après une longue course, comme pour me faire languir, nous nous arrêtons devant le Morgan.
La suite … et bien lisez cosmopolitan l’année prochaine nous l’avons envoyé au journal pour les remercier.
PS ce texte m’a été inspiré par un chiche brillamment emporté par une belle et surtout par un de ses mails de l'été
06:21 Publié dans ELLE | Lien permanent | Commentaires (22)
19/09/2008
annonce du vendredi
Offre de service :
langue consciencieuse et vibrillonante.
travail soigné fait main.
Ecrire au blog qui fera suivre
10:32 Publié dans DIVAGATION | Lien permanent | Commentaires (15)
17/09/2008
une de plus , écoeurement !

Pourquoi encore cette fois là ? Que cherchais-je de plus ?
Je me posais déjà ces questions lorsque que je suis entré, un rapide coup d’œil, celui du spécialiste que je suis devenu. Trop habitué à jauger, trop expert pour retrouver l’émoi des premières fois.
Et pourtant elle était là.
Comment résister à son galbe qui lui donnait une classe folle, à ces petits détails qui révèlent l’exceptionnel.
Je m’approche, la toise et l’admire, vision d'une oeuvre d’art.
La taille est parfaite, la silhouette d’une justesse à rendre homme fou, douce mais avec une tenue incomparable.
La très grande classe, celle qui ne se décrète pas, celle qui exsude de toute la perfection de ses formes.
Je ne peux résister, je suis subjugué, je fonds de désir, envie de possession.
Dans ce genre de lieu, tout a un prix et le sien était à la hauteur de mes désirs, stratosphérique.
Mais une fois dans sa vie vivre ce qui se fait de mieux sur cette terre en ce domaine.
J’apprends qu’elle a enthousiasmé Russel Crowe, et que la veille un membre de la famille Kennedy l’avait remarquée et embarquée, la belle a des références.
Serai-je à la hauteur ? Je dois confesser que je ne me sentais pas assez grand pour elle.
Hantise du ridicule sarkozien … imitateur de la légende Kennedy.
On me la présente dans une cabine cube de miroirs pour mieux l'apprécier.
Ces gens là savent y faire, ce ne sont pas des tentateurs mais des corrupteurs. Je suis faible et craque.
La carte flambe mais mon corps brûle de désir.Je vole vers l’hôtel, la serrant dans mes bras,vite me déshabiller pour l'enfiler sans tarder, je sais c'est trivial, mais le désir vous mute en animal parfois.
Une glace encore, complice de ma concupiscence.
Je jubile… je suis heureux, je suis bien. Extase de son toucher soyeux.
Bonheur fou de la mettre et la remettre dans sa docilité de seconde peau.
Mais la grâce et l’excitation n’ont qu’un temps, dans tout trip il y a descente.
La mienne vint au petit matin, j’étais nu sur mon lit, elle était sur le côté.
Noire finalement môle, inerte, abandonnée de mes jeux.
Je la regardais, je réfléchissais, je comptais mes faiblesses, je pensais au regard de ma femme.
J’avais déjà craqué à Paris pour une anglaise,à Bruxelles pour une suédoise et là à Londres, pour cette anglaise dont les fantaisies subtiles dénotaient l'ascendance africaine.
Gueule de bois du prix, de ma futilité et de ma faiblesse.
Pourquoi à nouveau elle alors que je pouvais me contenter des autres ? Dieu s’en faut je n’en manque pas.
Heureusement le café m’a rendu ma lucidité et ma gaieté.
Je voyais clair dans cette luxure, je voulais accomplir certaines choses que je n’avais jamais osé faire...
Oser porter une paire de chaussures mythiques, je l’ai fait et puis …
et puis oser pénétrer et acheter une veste dans le temple de l’élégance masculine; Savile Row, à Londres et plus particulièrement chez le plus grand des tailleurs actuels, Oswald Boateng.
Désormais c’est fait et elle me comble, affinant mon corps,
me rendant terriblement … ridicule de cette futilité mais d’une élégance que j’adore.

oswald boateng dans une de ses vestes
08:05 Publié dans ENVIES | Lien permanent | Commentaires (12)
12/09/2008
Emois

Diogène cherchait un homme, Miroslav Tichy cherche compulsivement l’image.
Je suis rarement surpris par une expo mais celle de cet inconnu de 80 ans, reclus volontaire, marcheur et photographe lumineux en est une.
Tchèque qui s’exilant dans sa ville natale, vivant comme un clochard, bricole d’incroyables appareils photos avec des boîtes de conserves, des bouts de verre et du goudron des rues, et construit pour ses seuls yeux une œuvre si particulière qu’elle en laisse pantois de nombreux artistes et critiques d’art.

Tous les jours notre homme se balade … la kabbale (c'est le livre que j'ai sur la tête dans la photo de la vignette du blog) ne dit-elle pas que la pensée ne peut se construire qu’en marchant ...

Miroslav Tichy marche donc, et vole aux femmes de sa ville des images, car ce lumineux clochard aime les femmes, leur corps qu’il photographie en clandestin pour une traversée personnelle et incroyablement impudique dans cet Est pudibon.
Rentré chez lui, ces images troubles, floues, où des bouts d’humanité apparaissent, sont traitées, manipulées. C'est Photoshop d’avant l’heure, avec l'incroyable bricolage et ingéniosité de ceux qui n'ont rien d’autre que leur génie.
Le résultat est spectral et incroyable, on y sent du Bacon, on y sent aussi une tradition picturale qui fait que cet artiste n’est pas un ovni apparu par hasard, mais s’insère dans une grande tradition qui fonde l’art.

Comme dit la critique : « S’en dégage un charme onirique, incertain et fragile. Tichy nous emmène dans des contrées inconnues, où les femmes sont belles et inatteignables, où le hasard et les erreurs gouvernent tout, où on ne peut être sauvé qu’en vivant en retrait du monde et en faisant inlassablement cent huit photos par jour, jusqu’à plus soif, jusqu’à l’extinction du désir ».

08:12 Publié dans ART CONTEMPORAIN | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : miroslav tichy